MON AMIE

Publié le par jojo29

                           MON AMIE.

 

 

 

                            Ce soir est un beau jour pour moi. Tu es là. Je te regarde. J’observe depuis un moment tes moindres gestes, beaux et précis. Je t’épie. Sentant mon regard tu tournes la tête. Tes yeux bleus profonds me pénètrent et m’inspirent.

                             Je suis aux anges. Comme saoulé par un tour de manège gratuit donné à un enfant, comme emporté par un vent venu d’ailleurs annonçant de la tendresse, déployant mes ailes je survole les cieux, je me sents libre, bien dans ma peau et heureux. Je voudrais planer dans les airs jusqu’à la fin des temps, à l’aise accroché sur mon nuage blanc, goûtant avec délice ce bonheur éternel qu’est le rêve. Soudain tes mots réfléchis, sereins, doux m’appellent à la réalité. Je redescends doucement sur terre au son mélodieux de ta voix. Tu me parles. Les sons qui chantonnent de ta bouche m’inspirent la bonté, la confiance. Mais cette mélodie dissimule une solitude profonde, une déception cachée, une existence de souffrance continue intérieure, mais l’envie en toi de vivre et de te battre pour ton avenir est la plus forte. Au jour le jour avec courage tu prends la vie à bras le corps, tu fais des rencontres, tu te fais des amis. Je t’admire.

                              Habillement ta main de fée prend délicatement l’aiguille magique, avec délicatesse pique le canevas. Le fil de coton glisse entre tes doigts agiles pour tisser sur la toile des points de croix. Occupée à ton ouvrage, ton entourage te parle en même temps, tu continues ton labeur commencé sur ton métier, arrivant à répondre à toutes les questions posées. Au bout d’un moment finissant tes explications sur l’œuvre en cours tu t’arrêtes. Tu respires. Tu te détends. Passant machinalement une main dans les cheveux que tu viens de teinter, tu arrêtes le mouvement et tu me fixes longuement tout en me parlant.

                               Gardant la position, j’observe sans honte, sans gêne sur ton beau regard, l’expression douce et franche, le mouvement de deux lèvres sensuelles dont la fraîcheur, l’humidité, le goût doit ressembler à un fruit rouge défendu juteux qu’un amant désirerait déguster en fermant les yeux pour garder en souvenir le précieux plaisir. Ta joue doit être douce au toucher, ton cou invite à la caresse, aux tendres baisers. Tes phrases chantonnent dans mon cœur comme une douce symphonie, comme un tendre poème. Tes phrases me font tourner la tête par l’ivresse des mots. Ta présence endolorit la hargne qui boue en moi devant ma jeunesse passée, devant la colère de mon impuissance à plaire et à être aimé. Ta poitrine sous le tissu tendre, battant aux rythmes de ton cœur excite mes sens. Mais je ne dois pas, je ne veux pas penser à cela. J e lutte. Ma conscience me rappelle à l’ordre .J’essaie de me souvenir de toutes les paroles respectives de l’autre soir, mais dans ma transe de la soirée quelques phrases m’ont échappé.

                                 Vilaine, quel sort m’as-tu jeté ! En t’aimant je me rencontre que j’aime deux fois plus ma femme qu’avant. Que se passe t il en moi ?

                                  Ne voulant pas tomber dans le jeu cruel de l’amour et de l’amitié, à présent je veux faire mon choix. Je t’aime et tu resteras toujours mon amie.

 

                                                                                      JOEL

 

 

Publié dans ma vie

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